|
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 |
Il aura fallu presque trois ans avant que le mirage devienne réalité. Trois ans de tensions et de bras de fer politique... Pour que tout soit prêt pour l'élection du 24 septembre en Guinée, le pouvoir et l'opposition ont mis de l'eau dans leur vin. Et c'est tout un pays qui retient son souffle. ........... L'électricité, c'est justement l'un des sujets polémiques du jour. "Alpha Condé n'a pas tenu ses promesses. Avec lui, il y a moins d'eau, moins d'électricité, moins de pouvoir d'achat, moins de sécurité, moins d'unité nationale", clament les leaders de l'opposition. "Faux, rétorque Albert Damantang Camara. Aucun gouvernement guinéen n'a jamais autant investi dans l'électricité que le nôtre. Quand le barrage de Kaleta sera fini [un ouvrage hydroélectrique construit par les Chinois et dont la mise en service est prévue en 2016], la Guinée pourra même approvisionner ses voisins. Nous avons maîtrisé l'inflation et réussi à réduire le prix du riz à 185 000 francs guinéens (environ 20 euros) le sac de 50 kg. Nous avons réformé le secteur de l'armée et donné aux magistrats le statut qu'ils réclamaient depuis 1991." Alpha Condé est donc obligé de défendre son bilan deux ans avant la fin de son mandat. ....... Pour gagner, son parti, le RPG, décoche une nouvelle flèche. "L'opposition est agressive. Il y a quelques mois, elle a manifesté aux cris de : "Alpha démission !" Si elle prend l'Assemblée, elle refusera de voter des lois pour nous empêcher d'avoir des résultats, s'inquiète Albert Damantang Camara. Je viens de signer avec les Saoudiens une convention de 23 millions de dollars (17,3 millions d'euros) pour la construction de quatre écoles régionales des arts et métiers. Si l'opposition était majoritaire à l'Assemblée, je suis sûr que celle-ci ne l'aurait pas validée. On ne peut pas gouverner perpétuellement par ordonnance face à une Chambre hostile. La cohabitation, ce sera le blocage." ......... Côté UFDG, Cellou Dalein Diallo réplique : "Si nous gagnons, nous ne serons pas là pour bloquer ce qui va dans l'intérêt du pays. Nous trouverons un gentleman agreement et, si un projet de loi est bon, nous voterons pour. Simplement, Alpha Condé veut tout contrôler : la commission électorale, la justice, les organisations professionnelles... Il vaut mieux un contre-pouvoir qu'un pouvoir absolu. Et si mon parti dispose d'au moins un tiers bloquant, il pourra empêcher la modification des lois organiques." .......... Même enjeu pour les autres ténors de l'opposition, notamment pour Sidya Touré, le leader de l'Union des forces républicaines (UFR), et pour Lansana Kouyaté, le chef du Parti de l'espoir pour le développement national (PEDN). Dans ces élections mixtes (38 sièges à pourvoir au scrutin uninominal, 76 au scrutin de liste), les principaux opposants se sont partagé les 38 circonscriptions afin de présenter un front uni contre l'alliance présidentielle RPG Arc-en-Ciel. La bataille sera chaude. extrait de l'article de jeune Afrique http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2749p027.xml0/guinee-elections-legislatives-ufdg-cellou-dalein-diallolegislatives-aux-urnes-guineens.html | ||
|