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Url : http://www.donaba.net/doc/theme/genese-du-doundoumba?id_doc=3503



Le Dundumba ou la danse des Hommes Forts porte le nom de l'ensemble instrumental folklorique qui l'anime. Sa naissance remonte au temps du prince Imouraba Keita, fondateur de la prodigieuse périphérie de Kouroussa dénommée Hamana....

Pour la petite histoire Imouraba Keita était le fils de Mandeng-Bori lequel était le frère de Soundiata Keita. C 'est lui qui vînt s'installer sur la rive gauche de Djoliba où il fut intronisé par les Camaras et les Condés alors propriétaires fonciers de la localité.
Il élargit le tout petit village qu'était Kouroussa (portant le nom de la principale rivière qui l'arrose) jusqu'à créer le Hamana. Après 7 ans de règne prospère fait de labeur et de justice, la jeunesse dût fêter sa joie de vivre sous le règne du jeune prince, lui-même en tête des travaux champêtres et des réjouissances juvéniles. Voici un prince qui donne l'exemple, on l’a adoré. Alors les 8 génies de Kouroussa; Samakoro, Bourakoudou, Koundan, Selinetou, Wassa, Bouratansan, Kobla, Rouhourou gardent la ville. Les génies sont considérés comme des êtres vivant supérieurs surveillant les êtres faibles; les êtres faibles, c'est la population, les êtres supérieurs ce sont eux qui nous voient mais nous ne les voyons pas.
Comme les génies apprécient beaucoup le prince, ils lui ont donné une danse qui n'existait pas encore.
C'est la danse du Doundoumba. Doundoumba, c'est le son principal des instruments que l'on entend; Un son grave qui sort d'un tronc d'arbre vidé avec à chaque extrémité une peau de vache épaisse produisant une résonance lourde. Doundoumba, le grand Doum Doum. Les 8 diables ont désigné leurs enfants pour présenter cette danse mais eux non plus ne voulaient pas se montrer. On voyait donc les pas de danses, les instruments, mais on ne voyait pas les intéressés. Les vieux ont veillé du crépuscule à l'aube avec le sombre espoir de voir ces individus. Au-dessus de colline
Samakoro répondant au nom du génie qui l'habite: "Samakoro", c'est là pour la première fois que l'on a vu les pas du Doundoumba jusqu'au niveau des hanches. Alors les vieux ont averti le jeune prince :"Il y a un son très élégant, des pas de danse majestueux mais on ne voit pas les artistes. Puisque tu es prince viens implorer la grâce des dieux Mandingues pour qu'ils t'obéissent et que toi tu puisses voir".
Lorsqu’il est venu implorer les dieux, les danseurs se sont montrés au jeune prince mais pas aux autres. C'est ainsi qu'il est rentré dans le groupe des danseurs pour danser en même tant qu'eux alors l'ensemble des mouvements a pu être apprécié par tous grâce au prince Imouraba Keita. C'est ainsi qu'est née la danse des Doundoumba à Kouroussa.

Cette manifestation a lieu tous les ans depuis 1239. Après la chute de l'empire de Soundiata Keita, les princes se sont dispersés, chacun est parti de son côté avec ses sofas (chevaliers), ses hommes, ses griots. L'environnement appartient au premier qui s'installe, la mare qui s'appelle Warignamba appartenait aux gens de Fadama qui est le village des maîtres de la parole. En effet les avocats, les procureurs, les juges de paix, s'étaient installés dans ce village qui se trouve sur la rive gauche du fleuve Niandan face à Baro

Ainsi l'histoire raconte qu'au cours d'une promenade solitaire, une vieille femme de Fadama aurait aperçu parmi les lianes compactes de la forêt qui donne sur Warignamba(la Mare)un fruit sauvage appelé Sagba, plus gros que d'ordinaire et de surcroît très mûr. Ce qui aiguisa son appétit. Pendant qu'elle contemplait le fruit, arriva auprès d'elle un jeune homme qui était de passage sur ce chemin: Il s'appelait Kaboriba Kanté. La vieille l'interpella et lui demanda de cueillir le fruit qu'elle lui montrait du doigt. A Kaboriba de plaisanter comme on aime le faire avec les personnes du troisième âge de chez nous: "alors sage de Fadama; quelle sera ma récompense si je cueillais ce fruit pour toi ? " .
Je te donnerai tout Warignamba la mare que voici, répondit la vieille de Fatama. Kaboriba éclata de rire, grimpa, cueilli le fruit et le remit à sa providentielle cliente qui cassa aussitôt la gousse, en extrait une noix qu'elle
suça gloutonnement. Pénétrée par le bon goût du fruit, elle s'exclama: "hoûm! adouman assoumani bôley" c'est à dire "ô que ce fruit est doux et bien frais! " .
Encore une fois Kaboriba se tordit de rire et dit à la vieille femme de Fadama: "Alors grande tante de Fadama, la mare de Warignamba appartient maintenant et désormais à nous à Baro, c'était l'enjeu n'est ce pas? Si oui, moi je l'appellerai Boley pour immortaliser notre troc à travers le qualificatif doux et frais que tu viens de donner au fruit.
Les anciens qui avaient un sens très poussé de solidarité entre clans et tribus ont aussitôt validé le troc pour respecter la promesse faite à l'homme de Baro par la vieille femme quand bien même elle plaisantait.
Cérémonies:
Les anciens de Baro, sans être pourtant animiste demeure cependant convaincue de la bienveillance régulière des génies qui habitent la Mare et la Forêt sacrée car les voeux formulés jusqu'ici ont été pour la plupart exhaussées depuis plus de 7 siècles déjà.
Aussi, chaque année, des gens viennent par milliers et de tous les horizons, implorer la grâce des génies Boley Karinkan et Boley Fadima, le généreux couple de génies qui habite les lieux.




Le Dundumba se fait en 9 parties faisant appel a différents rythmes faisant tous partie de la famille des Doundoumbas

1 Djaba, c 'est le départ, il commence à faire le tour du cercle du grand terrain à grand pas, il se réchauffe le corps
2 Dundumbgé, on peut danser, le rythme devient plus fort, il reste longtemps car on peut faire toute sortes d'exhibition.
3 Le moment de repos pour les aînés qui font le tour à grands pas afin de se reposer tandis que les plus jeunes continuent à danser mais avec moins de vigueur car ils attendent le retour des plus grands.
4 Tout le monde reprend en même temps, c'est là qu'ont lieu les mouvements d'ensembles, ils se courbent, ils vont en arrière. C'est le rythme de ballet , la danse est une cohésion.
5 La séparation, chacun va de son côté et prend son élan devant le frappeur de tambour. Exhibition individuelle, les danseurs font preuve d'originalité personnelle. Chacun s’exprime à sa manière, ainsi nous pouvons apprécier la valeur de chacun des danseurs.
6 Les femmes viennent aider les danseurs de Doundoumba, c'est le moment de remarquer, d'observer qui aime qui. Lorsqu'un garçon vient faire ses exhibitions, sa fiancée qui est dans le cercle franchit la foule et vient accompagner le danseur dans sa danse; Ce qui veut dire "Je suis prête à t'accompagner pour tout ce que tu voudras dans la vie." C'est un langage: si tu m'aimes, vient danser avec moi?
7 Ce sont les vieux qui se souviennent de leur jeunesse, ils ne peuvent plus rester immobiles et tranquilles; Aucun mandingue ne peut en entendant le Doundoumba rester tranquille du début jusqu'à la fin. Doundoumba est un rythme endiablé.
8 Nouveau rythme de repos et d'ensemble(ressemble au quatrième mouvement)
9 Tout le monde vient danser en groupe devant les instrumentistes. C'est ainsi que se termine une séquence de Doundoumba composée de 9 rythmes, chacun ayant sa signification et son importance: le repos, l'individualisme, le collectivisme, l'invitation, l'exhibition, l'observation de sa fiancée.

 Genése du Doundoumba Guinea

    
  Posté le 15/10/2011 11:12
   Stef
Stef  Le 02/11/2011 11:28  
Salut daniel

je suis quelques peu surpris par tes affirmations concernant la naissance du hamana, les informations concernant la genèse et les étapes du dundumba m'ont été transmise par cheick oumar camara, natif de kouroussa, et frère de Camara Laye auteur du roman L'Enfant noir.
Lors de mes échanges avec Cheick oumar camara il était historien et journaliste à la rtg où il présenté une émission sur les contes et tradition de la guinée de grande qualité, il était reconnue de tous comme un spécialiste de celle ci.

Il étudié depuis plusieurs dizaine d'année les traditions de hautes guinée, et rencontré les plus grand représentant de celle ci.
Concernant les étapes du dundumba, cheick oumar camara n'était pas musicien cependant il assisté chaque année à de nombreuses fêtes de la mare, que cela soit norasoba, koumana, balato, baro, kouroussa et bien d'autres.
Les étapes qu'il décrit ne correspondent pas à une fêtes mais à une observations des fêtes et de leur déroulement lors du dundumba
Il a tenté par cette synthèse d'y représenté l'essence et la symbolique que représente un dundumba, il est évidant que ce modèle n'est nullement suivit à le lettre car ce n'est pas lui qui fait le dundumba mais simplement une résultante d'observations, ou sont exprimé les valeurs de la vie social du malinké

pour faire un peu d'humour il existe un code de la route c'est pas pour autant que tous les taxis de guinée le suivent ;-)


Concernant fadama et baro sont texte vient du récit des sages de fadama et de baro, alors je ne comprend pas bien tes corrections ou précisions, car je ne pense pas que tu es fait le même travail de recherche et que si c'était le cas vu sa notoriété et son origine malinke, il lui à été plus facile de mieux comprendre ce qui lui à été transmit que toi. désolé

j’aimerai savoir sur quel document ou témoignage tu t’appuies pour affirmer ce que tu dis sur le naissance du Hamana.

merci stef


Daniel  Le 01/11/2011 19:10  
Hamana et Gbérédou sont bcp plus jeunes (max. 300 ans). l'info se trompe alors de 500 ans au moins.
Aussi ca sote de l'histoire de Kouroussa à l'histoire de Fadama et Baro sans bien le marquer. La mare appartient à Baro ET à Fadama jusqu'á nos jours. C'est pourtant vrai que les Barokalu ont une certaine supériorité.
Le récit de fête(s) n'est pas correcte non plus : peut-être que ca a été comme ca une fois, mais c'est tout. Ce n'est pas tellement réglé.
Désolé, Daniel

Dununba  Le 15/10/2011 11:12  
Super, cet article ! je me demandais justement de quand datait le doundoumba ;-)

et je suis allée à Kouroussa une fois (bref mais épique) lors de mon premier voyage en Guinée, grâce auquel j'ai "compris" le doundoumba, donc c'est d'autant plus émouvant :-)

Vincent  Le 13/12/2007 18:54  
Salut. J'en profites pour remercier Stef pour cette vidéo. Un magnifique exemple de ce que sont les dununbas "collectifs" ( avec chauffe collective sur fin de cycle... )

Stef  Le 13/12/2007 18:12  
En effet le lien de téléchargement n'est plus actif, je m'en occupe dés que je peu ... tu peux quand même voir la vidéo via le lien Streaming video juste au dessus ! sinon des vidéo de dunumba il y en a sur le web sur youtube et ailleurs ... Déjà dans la rubrique de donaba [b]video sur le web[/b] il y a un Demosonikelen à Baro un de mes dundumba préféré à baro, de l'authentique http://www.donaba.net/videoAfrique.php?service=surleWeb&categorie=&pays=Guinee&id_video=768 Merci pour ton commentaire Cette vidéo me semblait quelque peu oublié, voilà qui la ranime elle a 10 ans pour info .......... et c'est Mansa dessus

Rasnesta  Le 13/12/2007 13:34  
Salut Stef dis moi a part sur ce site ou est ce que je pourrait voir cet vidéo puisque apparement elle n'est plus disponible. Je serais ravi de voir un vrai dundumba. Merci