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Les Mandingues forment un groupe comprenant trois populations:

les Bambara, les Dioula, et les Malinké.


Les différences dialectales qui séparent les trois langues sont minimes et l'on pense aujourd'hui que ces populations ont dû parler, antérieurement à l'avènement de l'empire Mandingue, une langue parfaitement homogène
 



Nous nous intéresserons plus particulièrement aux Malinké, qui furent du moyen Age au début de l'ère coloniale , un peuple conquérant, un peuple de guerriers. Il furent aussi et demeurent encore de nos jours parmi les plus grands marchands de l'Afrique de l'ouest.Ils forment un groupe homogène de populations dans la région est de la république de Guinée, des minorités importantes dans le sud du Sénégal, le sud ouest du Mali, et le nord ouest de la côte d'ivoire



  C'est avec l'introduction précoce de l'Islam au Mandé régions d'origine des malinké que l'on doit la première unité politique, en effet, entre le 11 et 12 siècle, les Keita s'appuyant sur l'islam auraient rassemblé toutes les chefferies de la région en un grand royaume dans un même ensemble politiquele Do, le Kiri, le Bako, le Bure.




Un siècle après, A la fin du 12 siècle, l'Afrique noir connaît un essor politique, économique et culturel sans précédent. le Mansa " chef suprême " Dankara Tuman assiste à l'essor du Sosso.

L'immense empire du Ghana vient de s'écrouler.

Le royaume Sosso semble le mieux placé pour lui succéder et exercer son hégémonie sur toute cette région occidentale de l'Afrique, à sa tête Soumaoro Kanté.

La capitale du royaume Sosso serait situé vers Koulikoro ( au nord de Bamako).



Roi du Sosso hostile à L'Islam et au Trafic d'esclaves, redoutable guerrier réputé invulnérable, inventeur hors pair mais aussi roi-sorcier doué d'une puissance surnaturelle.

Sa soeur Kankouba Kanté fut l'amie d'un djinn. Ce lien lui permit de bénéficier de l'aide du patriarche d'une lignée d'invisibles. Il fut initié à la sorcellerie et à la magie au point de devenir imbattable.

La terreur qu'il inspirait était-elle que " les anciens n'osaient plus siéger,pour la palabre, de peur que le vent ne porte leur parole jusqu'au Roi "

On lui attribue aussi l'invention du balafon le Sosso-Bala

voir http://www.donaba.net/doc/theme?id_doc=65898


Après avoir soumis les provinces Soninke, Sumaoro attaque le Mandé qui lui oppose une farouche résistance Mansa Dankara Tuman préfère composé avec le roi Sossoe à qu'il donne en mariage sa sœur Nana Triban, mais devant les exactions de Soumaoro, les gens du Mande exhortèrent leur roi à reprendre la lutte, mais ce dernier préféra se réfugier dans le sud où il fonda la ville de Kissidougou( la ville du salut).



C'est alors que les insurgés firent appel à son frère Sunjata Keita.


Soundjata eut une enfance pénible d'handicapé invalide des jambes.


Sa mère fut la risée de ses co- épouses. Après avoir commencé à marcher dans des circonstances étranges. " un jour sa mère alla quémander les feuilles de Baobab à une coépouse afin d'accommoder une sauce. Celle-ci, avec l'hostilité qui caractériseles rapports entre coépouses, lui répondit que cueillir des feuilles de baobab est le genre de tâche qu'un fils doit accomplir pour sa mère ; et que, puisqu'elle avait un fils, elle devait aller s'adresser à celui-ci. Mais l'enfant de la mère ainsi humiliée était paralysé des membres inférieurs. Cependant lorsqu'il apprit la cause du chagrin de sa mère, il fut pris d'une telle colère, qu'il se dressa sur ses pieds, et alla arracher un arbre entier qu'il vint déposer devant la porte de la case maternelle . "



Une autre légende nous conte la fin de son handicap .
" exédé par les outrages perpétuels du roi du Sosso, Sunjata décide de se lever pour libérer sa patrie. Il s'appuie sur des barres en fer qui se brisent sous son poids.

Il essaie une dernière fois de se redresser en utilisant l'ancien sceptre de son père. L'insigne royale résiste et le maintient debout. Le jeune roi du Mali, fort de son nouveau destin est alors prêt à affronter les foudres du puissant Soumaoro "



Sunjata devint le chef de son groupe d'âge et suscita alors la persécution de son frère Dankaran Tuman.


Il décida de s'exiler et cette fuite dura de longues années qui le menèrent au Ghana( au nord ouest de Bamako, ancienne capitale de l'empire du même nom) puis proche de là à Néma.
Le

Roi de Néma qui apprécier sa bravoure lui donna un contingent.




D'aprés
Nambala Kanté dans "Forgerons d'Afrique noir"


"La délégation manding entretint Sundjata en ces termes:

Les gens du Manden vous demandent de retourner dans votre pays, et vous y hériterez du trône. Il en informa sa mère, et celle-ci fit ce serment: S'il et vrai que mon fils est appelé au Manden pour des querelles intestines, je ne m'en mêle pas. Mais s'il doit être l'héritier du trône, que je meure avant le lever du jour afin qu'il puissent partir.


Le lendemain matin, Sundjata trouva le corp sans vie de sa mère, et il décida de partir avec sa délégation.


Les funérailles eurent lieu à l'insu de Manka Tounkara, son hôte et Mansa de la région. Mais le Mansa exigea qu'il raméne la dépouille de la mère au Manden. Sundjata le supplia de le laisser l'enterrer à Néma.

Finalement, le roi donna son accord, mais demanda qu'il paie la terre destinée à la tombe. Le messager revint avec le prix : il y avait là un tesson de calabasse, un tesson de pot contenant de la poudre de fusil, deux balles, des plumes de perdrix et une feuille de drama, sorte de raisin sauvage.
Ce jour là, Kémokoni Kobé Kodolon, un vieux connaisseur des choses cachées, était assis près du souverain.

Il lui dit : Mansa, j'ai peur pour vous... C'est un ultimatum qui vous est adressé. si vous n'acceptez pas qu'ilenterre sa mère, il détruira votre ville. C'est ce que représentent les tesson de calebasse et de poterie. Pour le faire, il se servira d'armes à feu, symbolisées par la poudre et les balles. Une fois détruite, votre ville sera abandonnée et la brousse envahira les lieux, c'est ce que signifient les plumes de perdrix et la feuille de drama.


Alors le roi s'écria : Si c'est bien là le sens du message, appelle moi vite un griot pour aller dire à Sundjata d'inhumer sa mère comme il l'entend."

Son retour suscita un enthousiasme populaire chez les Malinké.

Des chefs de guerre qui avaient été des compagnons d'âge de Sunjata étaient déjà prêts. Ils scellèrent l'union sacrée avec Sunjata dans la plaine de Sibi.

Sur la rive droite du Niger la rébellion contre Sumaoro Kante était dirigé

par Mansa Kara Noro, ces soldats étaient bardés de fer, seule la valeur et la ruse de Fakoli, chef militaire de Soumaoro en vint à bout.


Mais au cours des festivité célébrant la victoire, Sumaoro se permit de détourner se joindre aux alliés concentrés à Sibi.

Soumaoro malgré cette adversité, passe à l'attaque, après deux rencontre incertaines, le choc décisif eut lieu à Kirina.

Sunjata était confiant car sa sœur, Nana Triban, naguère mariée de force à Soumaoro, s'était enfuie avec l'aide du griot de ce dernier, Bala Faseke Kwaté, apportant avec elle le secret du totem (tana) de son ex-mari : l'ergot d'un coq blanc.

Soumaoro allait donc à la bataille avec un handicap psychologique grave.

Sa déroute fût totale selon certaines légendes L'ergot fatale toucha Soumaoro qui, se transforma en tourbillon et disparu magiquement.

Sunjata le poursuivit sans l'atteindre jusqu'à kolikoro, qui fût enlevée ; peu après Sosso était rasée.

La victoire de Kirina n'était pas un simple combat heureux : elle scellait l'alliance des clans rassemblés à Sibi ; elle assurait au Mali l'héritage de l'empire du Ghana dans le soudan Occidental; elle ouvrit enfin la voie à l'expansion



Sunjata fonda la capitale de son nouvelle Empire à Niami,

loin de la capitale d'origine des keita Kangaba, il était plus sûr pour Sunjata de s'installer loin de ses parents directs, en effet on se rappelle les querelles avec Dankara Tounan son frère aîné. C'est dans cette régions élargie au Amana que se retirèrent les Keita après la décadence de l'empire dont ils représentaient la dynastie.

  La tradition attribue à Sunjata la codification des normes sociales et politiques qui régissent encore les peuples mandé, t-elle les correspondances entre nom claniques " les Sànànkuya " parenté obligeant à la solidarité mais aussi a la raillerie.



Carte réalisé par le professeur Sénégalais D.T .Niane

"Histoire général de l'Afrique" Volume 4, p103



 Le mandingue Soumaoro Kanté et Sundjata Keita Guinea

    
  Posté le 01/04/2005 04:47
   Stef
Stef  Le 07/11/2012 22:27  
Merci Éric pour ces compliments concernant donaba cela m'encourage à continuer.
Comme je le dis dans mon précèdent message je voulais citer mes sources depuis longtemps sur ce sujet, mais le temps... c'est ton intervention qui m'y a rappeler et incité.

Pour ma part j'apprécie énormément les informations et analyses que tu distilles dans tes commentaires, comme le passage dans les prisons de Sekou Touré de Mr D.T Niane, comme bien d'autres victimes du dictateur, moi qui suis un grand fan, des orchestre nationaux et de la politique culturelle de cette époque, j'en oublie facilement la face sombre de ce temps !

Je te répondrai dans la langue de la maison : I'fan inouwalli

RICOJEMBÉ  Le 23/10/2013 13:06  
T'inquiètes, N'fa !!!
Ce que tu as réalisé et continues de faire avec Donaba, je le trouve magnifique, respect...

J'ai comme toi longtemps pensé que Mr D.T. Niane était sénégalais, c'est vrai qu'après avoir été emprisonné à l'époque de Sékou Touré il s'est exilé à Dakar dans les années 1970.
Je trouve très pertinent que tu cites tes sources dans ce travail de rédaction colossal sur des sujets où les chercheurs historiens sont confrontés à une multiplicité de paroles et donc de versions de la part de leurs "informateurs" traditionnalistes souvent tenus par serment à ne révéler que ce qui est admissible au moment où ils parlent. Il semblerait d'ailleurs que Mr Wa Kamissoko l'ait payé de sa vie.
La révélation de ces Histoires du continent Afrique et la reconnaissance de ses civilisations est encore jeune dans le "monde" occidental, la "starisation" inattendue du djembé y contribuant d'ailleurs à leur propagation, comme ton site Donaba dont je salue encore les multiples qualités, à ton image Stef !!!

En un mot, en maninka...
Barika !!!

Éric Genevois

Stef  Le 14/10/2013 23:12  
Merci Eric pour ces ressources bibliographiques et cette note corrective concernant Mr D.T. Niane.
Ce travail date un peu, et le temps me manque pour mettre tous cela à jour.
J'en profite Pour Nommer les références ayant servi à l’écriture de ce résumé
"Histoire générale de l'Afrique" (Présence Africaine / Edicef / UNESCO)
dont parmi les contributeurs Mr D.T.NIANE (sénégal) c'est du moins ce qui est écrit sur le bouquin, je sais pas si c'est un bon départ..?
J'ai également largement pioché dans le superbe ouvrage sur "Soundjiata Keita"
Dessin Konate Dialiba (travailleur de la RATP originaire du Mali, dessinant l'histoire de soundjata au Bic)
Paroles Sory Camara
Edition : Paris Musée des rats D’Afrique et d’Océanie.

après j'ai parcouru d'autres livres traitant de l'histoire malinke que tu m'avais d'ailleurs conseillé comme Gens de la parole de Sory Camara, ou encore Fogerons d'Afrique Noire de Nambala Kante

J'ai un autre ouvrage sur Samori Touré Empereur de Khalil FOFANA (Passionnant)
une période historique absente de donaba
Il aurait temps à faire...., la tache me dépasse un peu.

Il n'est jamais trop tard pour bien faire

Merci pour cette petite Mise à jour

RICOJEMBÉ  Le 12/10/2013 19:51  
Salut Stef,

Merci pour cet important travail de vulgarisation.
As-tu lu "La grande geste du Mali" , "Soundjata la gloire du Mali" de Youssouf Tata Cissé et Wa Kamissoko ? Si ce n'est le cas, tu y trouverais des précisions importantes et précieuses, également dans "L'empire de Ghana, le Wagadou et les traditions de Yéréré" de Germaine Dieterlen et Diarra Sylla.
Au fait D.T. Niane est guinéen...

Amitiés,
Éric Genevois