Url : http://www.donaba.net/doc/theme/l-influence-de-la-culture-occidentale-sur-la-guinee?id_doc=65894
Les contacts avec les européens ont débuté au 15 éme siècle sur l'axe de la basse Guinée à partir de Boke Benti Bofa.
Il est dit que le premier blanc venu était un espagnol du nom de Fernando Po,
installé à Benti, il faisait la traite aux esclaves et avait fondé un petit village: "le village de Fernando Po", les autochtones l'ont rebaptisé: "Fanamipo".
C'est ce même Fernando Po chassé par les portugais qui a ensuite découvert l'île de Molobo en Guinée Equatoriale face au Gabon.
A partir du 16éme siècle lorsque les républiques esclavagistes se sont installées en bordure du Rio Pongo, de Domia et de Benti, les contacts se sont intensifiés principalement avec les portugais(dont le vocabulaire tient une place importante dans les langues bagas) , ils ont continué à se poursuivre d'une façon ou d'une autre jusqu'au 20éme siècle avec les français, les anglais, les belges, les allemands et les américains en différents lieux et à différentes époques.
Par l'axe nigérien
les premiers contacts entre les occidentaux et les autochtones
de la Haute-Guinée remonte à 1880 lorsque les troupes françaises sont arrivées par le Haut-Niger
du Sénégal à Bamako.
Pendant 18 ans, ils ont essayé de réduire Almany Samori Touré. Après l'avoir vaincu, ils l'ont exilé au Gabon sur l'île de Yodé où
il est mort en Juin 1900. La dernière bataille est celle de Poredaka où Bocar Biro fût réduit au silence, ensuite la conquête a été facile.
Pendant l'occupation française qui a commencé en 1897, la demande en objets d'arts a contribué à
dépouiller la culture Baga des masques anciens et d'autres
sculptures rituelleset a favorisé la production de nouveaux
objets d'art dont beaucoup étaient de qualité
médiocre.
La période coloniale a amené la musique occidentale.
Les premiers instruments ont été introduit en Guinée par l'arrivée de l'église; Tout d'abord l'harmonium et le piano, chez les anglicans on trouvait plutôt le clavecin, il y eut aussi les fanfares militaires du camp de Gallieni de Kindia et du camp Mangin de Conakry.
Ces deux camps avaient des fanfares avec des antillais, des malgaches et des français comme instrumentistes.
EmileToumpapa
"A la colonisation,il y avait la fanfare composée de petit bugle, de baryton,
de fifre, de flageolet, de tambours, de grosses caisses, d'hélicons et d'harmonicas. C'est un peu plus tard avec les phonographes à grand pavillon et à disques de cire que nous avons connu Joséphine Baker, George Guitarry, Maurice Chevalier, Tino Rossi......
Mais nous avons eu aussi les joviales symphonies;" la Parisette", nous avons été dedans et bien
plus. Il y a eu aussi lAfricana Swing Bang, d influence de la Nouvelle-Orléans. Ceci pendant la deuxième guerre mondiale en 42.43 et 44."
Momo Wandel "Nous, les enfants quand les orchestres s'organisaient au marché, on mettait les bâches: quand les marchands étaient rentrés, on nettoyait là-bas, on balayaient et on mettait les bâches pour pouvoir faire les soirées.
C'est ainsi que j'ai eu la notion de cette musique. C'était la musique moderne.
Après la 1ere guerre, on a envoyé "nos enfants" à l'école des instituteurs à Dakar. Dans cette école, il y avait des cours de musique et de solfège.
A leur retour dans leurs pays respectifs, ils ont fait des petites formations pour se retrouver, se recréer.
Alors ils nous donnaient de petits sous pour transporter leurs instruments dans les charrettes. J'avais 13 ans, ça a commencé comme ça, cette musique m'a attiré quand je voyais les doyens jouer l'accordéon,
le banjo, ça m'impressionnait Ah! c'est de la sorcellerie, nous étions habitués au rythme du quartier balafon,
alors la musique française m'a étonné!"
Coka Camara
"Avant l'indépendance les fêtes avaient lieu le 14 Juillet, le 11 novembre,le 1er mai fête de travailleurs et le 1er janvier.
Ils y avaient des courses de pirogues, le carnaval, le soir les orchestres organisaient des soirées dansantes qui interprétaient les chansonnettes françaises, les valses, les tangos, les rumbas, des boléros.
La révolution a balayé tout ça."
Emile Toumpapa
"La politique voulait que l'on balaye progressivement la musique traditionnelle jugée insipide et cacophonique par les colons qui pour passer le spleen écoutaient sur leurs
phonos les mélodies de votre pays; Les valses de Strauss, la symphonie pastorale de Beethoven et Mozart.
Mais la musique traditionnelle avait fait son petit bonhomme de chemin, il n'y avait que dans les centres urbains où étaient les commandants de cercles qu'il existait une certaine répression mais dans les villages la tradition ne pouvait que se maintenir"
|
|